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Torchwood - créations d'épisodes non officiels
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15 décembre 2009

le(s) sens de l'univers - Partie II - chapitres FIN

VIII

- Qu'est-ce que c'est que cette odeur ? Le capitaine parcourait le hub tout en lisant les derniers rapports de légistes. Une photo et un lien internet attirèrent son attention, un touriste mexicain avait filmé sans le vouloir la mort du directeur de la WW bank of pétrochimie.
- C'est Alice qui cuisine, répondit Ianto deux pas derrière son boss. Une pizza au chou farci, paraît-il...

Jack fut choqué par l'association des ingrédients. Un haut-le -coeur dessina une grimace de dégoût prononcé sur son visage.
Ianto ne dit rien mais un soulèvement de sourcils compatissant et amusé répondit à Jack. Il tourna les talons pour voir où en était la cuisinière...
- Gwen, montre -moi cette vidéo amateure...
- Yep, patron... Tu as fait quelque chose à tes cheveux ?
Il la regarda de côté, absorbé par autre chose.
- Non, pourquoi ?
- Comme ça...

Quelques minutes plus tard, Rhys – le bébé endormi sur les genoux- Gwen, Ianto et Jack se repassaient en boucle le film amateur. L'absence de son rendait la brutalité de la mort encore plus violente. Une vie prise en silence. Comme beaucoup d'autres à chaque seconde. Exceptée que celle-ci – Jack en était persuadé- était la part d'un tribu, un retour de bâton.
Gwen relut à voix haute le rapport le plus récent :
Mickaël Arteker, 45 ans, PDG depuis 20 ans de la plus grosse banque mondiale de financement en matière de projets pétrochimiques. Ramification des filiales : de l'angrais de jardin aux laboratoires pharmaceutiques. Mis en accusation dans trois procès de marrées noires, dont l'instruction se poursuit depuis une dizaine d'années...
Alice, le plateau de service dans les mains, accolé à un coin de la porte, était restée en retrait. Elle observait Harkness du coin de l'oeil : il semblait avoir soudain rajeuni de dix ans. Les cernes sous ses yeux n'étaient plus que des traces infimes. Son intensité paraissait palpable.

Jack l'avait vue arriver mais n'y avait pas prêté attention. Le film de la noyade les fascinait. Harkness, s'étant noyé à plusieurs reprises, surpris son propre souffle coupé, comme si son corps se remémorait le traumatisme. Il s'ébroua en entendant Gwen déclarer avec impatience :
- Bon, que fait-on alors ? Une branche d'arbre, une noyade, deux chutes de chevaux... Pas de trace d'aliens, au temps qu'on puisse en juger. On enquête pas sur le hasard d'habitude !

Alice eut un regard perçant sur la jeune maman. Jack le surprit et attira son attention par le même procédé. Ils n'ont pas compris, Jack. Est-il nécessaire qu'ils LA comprennent ?

Médusé par cette provocation silencieuse, Jack baissa la tête. Les autres accueillirent avec appétit les senteurs de cet étrange plat : la pâte à pain chaude croustillante, se mariait à merveille avec la suavité du chou vert et le bouquet garni de la farce à la viande.
A mi-chemin entre le froid d'une tombe de solitude, où se répercutaient ses propres doutes, et la chaleur de ce repas de famille, Jack, l'esprit embué, parla peu au cours du déjeuner.
C'était un repas d'adieu, le séjour d'Alice parmi eux touchait à sa fin. Le lendemain, le ferryboat – elle préférait la mer- ramènerait la Française sur son sol natal. Pas d'étude sur les rêves weewils mais quelques certitudes de plus pour Jack et elle.

IX  Départ

Le Suv se glissa jusqu'au quai de Douvre où Jack avait tenu à accompagner son hôtesse de trois jours. Ils allaient descendre de voiture quand Alice dit :
- Jack, les autres m'ont parlé de ce retcon... La pillule de l'oubli.
Le capitaine fixa la voyageuse, attentif.
- Je vais mourir , Jack... On me laisse un mois, peut-être trois. Tout cela importe peu. Je n'ai personne à regréter , je rejoins mes morts...

Jack voulut la réconforter mais elle l'arrêta d'une main.
- Laisse-moi mourir en connaissant la Vérité, Jack. Je te promets de ne rien révéler. Qui croirait une pauvre française leucémique, dit-elle, souriant d'auto-dérision.Quand je ne serai... plus, viens chercher Asia. Elle te comprendra...

Harkness aquiesça et dispersa le contenu de la pilule prévue dans le cendrier du suv. Ianto avait fait acheminer et enregistrer la vieille 304 marron.
Elle baissa la tête et son regard fixa le soleil éclatant saluant son départ.
- Il y a tant à connaître Ici...
Elle posa une main sur ses cheveux, caressant son front comme une mère disant au revoir à son fils partant pour la guerre. Une boule dans la gorge lui barrait la respiration. Elle lut tout ce que Jack Harkness cachait dans le fond de son âme de Post-humain en exil volontaire.
- Cesse de vivre en mercenaire, Jack. Tu n'en es plus un. Les arts en savent autant sur la vie que les sciences. Ecoute-les...Il est encore temps.

Elle ouvrit brusquement la portière, attrapa la cage de transport d'Asia et arpenta à grands pas le quai bondé. Le post-humain repoussa l'idée de la rattraper, il aurait aimé la serrer encore une fois dans ses bras, comme deux énergies soeurs auraient pu avoir envie de se rejoindre dans un dernier pas de danse, un pied au dessus de l'univers. Mais il la regarda s'éloigner...

Pas un adieu. Juste un départ.

Un nouveau départ.

FIN

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